Forum de la petite hydroélectricité

Bonjour,

Merci dB pour ses informations.
Dans mon cas, c'est la mairie qui possède le barrage; sa marche aussi ?

Merci

Bonjour a tous,

Par héritage, nous nous retrouvons avec une ancienne micro centrale.
Elle est équipée d'une turbine qui semble etre une turbine Hercules (diamètre 1.7m, hauteur de cloche supérieure 700mm). L'axe supérieur de la turbine est cassé. La tubine semble datée de début 1900.
Il n'y a plus de génératrice.
Les ouvrage dart sont en bon état.
Le debit moyen de la rivière est de 10m3/sec.
Selon votre expertise, est il rentable de remettre en etat une telle centale ?
Merci de votre diagnostique.
Très cordialement,
Jean

Bonsoir et bienvenu,

Connaissez-vous la hauteur de chute du site ?

Certains experts du forum pourront peut-être la déduire selon les dimensions de la turbine.

La rentabilité va dépendre de plusieurs facteurs, rendant difficile son estimation a priori :
- la puissance d'équipement du site (peut être plus élevée que la puissance équipée il y a un siècle) = chute et débit,
- les contraintes administratives dans la relance d'activité (en particulier le poste souvent le plus lourd, franchissabilité piscicole au droit du barrage de l'usine en montaison et au droit de l'entrée de chambre d'eau en dévalaison, soit grille et goulotte),
- la distance au raccordement,
- l'état du génie civil,
- la capacité du propriétaire à faire certaines choses lui-même plutôt qu'à tout déléguer à des BE ou entreprises,
- l'attente économique du propriétaire, soit un nvestissement de pure profitabilité (espoir d'un temps de retour de 7-8 ans maxi) soit un investissement plus ou moins "passion", tolérant un retour plus lent du capital investi.

La plupart des postes sont correctement prédictibles quand on a les bonnes données, l'administration étant le plus arbitraire. Pour le débit, il ne faut pas seulement connaître le débit moyen mais à peu près sa répartition dans l'année (en première phase de réflexion, après il faut un hydrogramme journalier plus précis rapporté aux grilles tarifaires de rachat du kWh hydro, pour évaluer de manière réaliste ce que peut être le CA de l'exploitation).

Bonjour,

La première question est quel est votre droit d'eau.

Le droit d'eau définit le débit maximum dérivable, et la hauteur de chute brute.(et éventuellement une date de fin pour les autorisations)

Avec cela c'est déjà un bon début.

Ensuite, il faudra se renseigner sur le classement du cours d'eau et sur les contraintes éventuelles (passe à poisson, grille, dévalaison...)

Ensuite, une courbe des débits classés pourra définir les grandes lignes de ce qu'il est possible de faire.

Eric

Bonjour Jean et bienvenue sur le forum,

A ce jour il est très difficile de remettre en service les microcentrales à cause du cout exorbitant de cette foutue continuité écologique des cours d'eau. Avec un module de 10 m3/s, très certainement vous êtes en plein dedans !!

Pour info, la remise en service de la centrale de Courteron près de chez moi à couter 1 M€, pour amortir cette somme, il en faut des kWs à envoyer sur le réseau !!

La seule solution possible pour financer ce cout exorbitant, votre centrale devra avoir une puissance comprise entre 200 et 400 kW !.

Donc, vous l'avez compris, avec ces nouvelles lois sur l'eau, c'est la mort assurée de tous ces petits moulins qui n'arrivent pas aux puissances citées ci-dessus.

PV

Pour info, la remise en service de la centrale de Courteron près de chez moi à couter 1 M€, pour amortir cette somme, il en faut des kWs à envoyer sur le réseau !!

On peut savoir ce qu'ils ont fait pour ce prix?

frevado a écrit :

Pour info, la remise en service de la centrale de Courteron près de chez moi à couter 1 M€, pour amortir cette somme, il en faut des kWs à envoyer sur le réseau !!

On peut savoir ce qu'ils ont fait pour ce prix?

Voir leur page sur le site de financement participatif, avec description du projet
https://www.lumo-france.com/projets/courteron

En googlant "moulin courteron", d'autres documents.

Ce qui est certain, c'est qu'en l'état du droit de l'environnement, particulièrement de sa partie réglementaire, il est devenu impossible de relancer une activité (même en autoconso) sans informer la préfecture, qui a pour ordre d'imposer a minima la continuité écologique au droit du projet (y compris hors rivière classée L2). J'en discutais lundi encore avec la DDT-Onema venu visiter mon moulin (L1 + L2) et celui du voisin.

Cela fait partie des arbitrages administratifs contestés, EAF est par exemple en contentieux contre l'arrêté du 11 septembre 2015. Les acteurs de ce dossier travaillent à sensibiliser les députés et sénateurs, mais faute de loi et tant que la direction eau biodiversité (avec les intégristes et hystériques qui la peuplent aujourd'hui) aura la main sur la petite hydro, ce sera mort. Le mieux serait clairement a) que les petites puissances passent sous la tutelle de la direction énergie climat (au moins des gens qui savent ce qu'est une production et ses contraintes) ; b) qu'un arrêté modificatif allège les exigences actuelles.

En attendant, on peut quand même mûrir ses projets !

Pour parler rentabilité de rénovation d'un site et pour en revenir à la centrale de Courteron citée en exemple on en est ici à 1M€ pour 135Kw ce qui est énorme de mon point de vue. Avec un CA qui dans le meilleur des cas avoisinera les 65k€ (sur la base hypothétique des tarifs du H16....) c'est très compliqué de présenter ça a une banque (hormis un gros apport). Pour ce prix on achète une centrale clé en main presque 2 fois plus puissante et certains projets neufs 3 fois plus puissant sortent à 1,3M€. Bizarre.

frevado a écrit :Pour parler rentabilité de rénovation d'un site et pour en revenir à la centrale de Courteron citée en exemple on en est ici à 1M€ pour 135Kw ce qui est énorme de mon point de vue. Avec un CA qui dans le meilleur des cas avoisinera les 65k€ (sur la base hypothétique des tarifs du H16....) c'est très compliqué de présenter ça a une banque (hormis un gros apport). Pour ce prix on achète une centrale clé en main presque 2 fois plus puissante et certains projets neufs 3 fois plus puissant sortent à 1,3M€. Bizarre.

Bonjour,

C'est bien pour cette raison qu'on a recours au financement participatif : ceux qui ont payent ont vaguement l'impression de "sauver la planète" ou je ne sais quelle motivation, et engagent individuellement des sommes modestes.
le tiers du financement étant obtenu de cette manière, sans bourse délier, et en payant les financeurs de bons sentiments, la banque peut suivre. Mais il n'en reste pas moins qu'à moins de compter sur une très hypothétique valorisation du site à long terme(pour un site de cette dimension, il y a quand même un gros point d'interrogation pour l'avenir), un temps de retour supérieur à la durée du contrat fait qu'en gros on a travaillé pour rien.
Et je suis d'accord, vu le cout du projet, certain fournisseurs ont du se lester les poches avec tout cet argent , j'ai en tête une centrale de 1MW dans l'Oisans qui construite ex nihilo ( dont une conduite forcée héliportée de 75m) est revenue à 1, 25 M€.

Les mystères de certains investissements dans la petite hydroélectricité sont décidément impénétrables...

Les mystères de certains investissements dans la petite hydroélectricité sont décidément impénétrables...

Là c'est pas de l'investissement c'est du mécénat!

A force de lire et d’étudier pas mal de projets, je pense que les 3000€-3500€ du Kw sont une estimation cohérente pour de la basse chute. Avec une hydrologie type massif centrale (en phase avec les tarifs de rachat) et les tarifs H16 (si ils bougent pas trop!!!!) on peut rembourser en moins de 10 ans.